La défiscalisation forestière, bonne ou mauvaise idée ?


Le regain d’intérêt chez les Français pour l’investissement dans la forêt et les bois a été de plus en plus constaté ces dernières années. C’est sa réputation inégalée qui procure à ce genre d’investissement ses succès. Mais dans la pratique, gagner de l’argent avec une forêt, est-ce vraiment possible ? Est-ce que ce placement est si rentable comme on le prétend ? Qu’est-ce qu’il rapporte réellement aux investisseurs et à l’État ?

La défiscalisation forestière c’est quoi ?

  • Notions

La défiscalisation forestière est un dispositif fiscal mis en place afin d’encourager le placement dans les bois et la forêt. Les investissements forestiers éligibles concernent notamment l’achat des bois et forêt ou terrains à boiser, l’achat des parts dans un groupement foncier, les travaux forestiers (plantation, renouvellement, reconstitution, amélioration des peuplements, amélioration des dessertes), la conclusion d’un contrat de gestion, la souscription à un contrat d’assurance contre les risques et les tempêtes et enfin pour la cotisation de la défense des forêts contre l’incendie.

  • Les avantages de la défiscalisation forestière

Le dispositif de défiscalisation forestière est avantageux que ce soit pour l’investisseur ou pour l’Etat.

Avantage pour les investisseurs

Le placement dans les bois est un investissement en pleine essence. Il présente divers avantages pour l’investisseur. C’est d’abord une valeur refuge pour ces derniers. En effet, le marché du bois ne cesse de s’évoluer depuis quelques années. Loin des marchés financiers, il offre un rendement (exploitation des bois, vente, distribution, location du terrain pour la chasse, la pêche, les randonnés, activité de loisir, cueillette de champignon…)  sûr et régulier. Pour les amoureux de la nature, c’est un placement qui fait varier à la fois travail et plaisir. En effet, pour un investisseur direct, ce dernier aura à sa disposition un coin de nature pour s’y promener et chasser.

Mais l’avantage principal de l’investissement forestier est sans aucun doute l’incitation fiscale dont il bénéficie. En effet, en achetant directement une forêt ou des bois, l’investisseur bénéficie d’une réduction d’impôt sur le revenu allant jusqu’à 18%. En outre, il n’est intégré dans le patrimoine taxable à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) que pour 25% de sa valeur. Pour ceux qui ont choisie d’investir dans les groupements forestiers, la réduction de l’impôt sur le revenu atteint les 25%. De même, la valeur des parts du groupement forestier retenu pour le calcul de l’IFI est aussi de 25%. La déclaration du revenu de l’investisseur bénéficie pareillement d’une réduction de 76% pour les cotisations d’assurance. L’investissement bénéficie également d’une réduction d’impôt de 75% sur les droits de succession et de donation. Il faut toutefois que le donateur ou le défunt aient détenu ses parts au moins deux ans. Les parts à léguer doivent identiquement être des parts acquits par le défunt.  De plus, un crédit d’impôt sur le revenu de 18% est offert respectivement pour les travaux forestiers et l’engagement avec un gestionnaire forestier professionnel pour les propriétés de moins de 25%. Enfin, comme tout terrain, la plus value à la revente est assez importante pour les bois et les forêts.

Les avantages pour l’Etat

L’intérêt de l’Eta dans la défiscalisation forestière est économique et environnemental. Une défiscalisation est toujours source de manque à gagner pour les caisses de l’Etat. Toutefois, un abus dans l’exploitation de la forêt et les bois est source des problèmes irréversibles à long terme. Ce dispositif de défiscalisation permet ainsi une exploitation plus rationnelle des forêts. Une gestion rationnelle qui contribue à la protection de l’environnement et à satisfaire les besoins énergétiques de la France. En effet, le dispositif incite les propriétaires de parcelle à constituer un domaine. Le démantèlement  des forêts lors des successions est ainsi globalement résolu. C’est de plus un moyen efficace pour l’Etat de préserver les zones rurales contre l’urbanisation et préserver la place de la France comme leader européen dans les zones boisées. Le marché de bois, de plus en plus convoité,  offre enfin à l’Etat la possibilité de générer des économies d’échelle.

Les inconvénients de la défiscalisation forestière

L’investissement dans les forêts et dans les bois est toutefois un placement à long terme. Le rendement issu de cet investissement s’obtient plus longuement par rapport aux autres placements verts comme le solaire photovoltaïque. Ce faible rendement est d’ailleurs prouvé par les chiffres qui sont de 1 à 3% chaque année. L’investissement est aussi cher surtout pour ceux qui choisissent d’investir en direct.  Au minimum, le particulier devra débourser une somme aux alentours de 100 000 € pour l’acquisition d’une forêt ou du terrain respectant la surface demandée pour que la défiscalisation soit effective. De plus, il faut faire attention car l’engagement d’investir dans les bois rime avec contraintes.  L’investisseur direct ou le groupement forestier a pour obligation de garder la forêt ou le terrain objet de défiscalisation pendant 15, 20 voire 30 ans. Outre cette condition, l’investisseur s’engage à gérer durablement la forêt par un plan simple de gestion de bois ou de la forêt.  À défaut de ces conditions, le remboursement des réductions perçues est envisageable. En investissant, on ne peut s’y échapper qu’après plusieurs années.  Enfin, le placement dans les bois est dangereux. En effet, ces derniers peuvent être victimes des intempéries naturelles (incendie, inondation,…). Une situation défavorable à l’investisseur vu qu’il pourrait y perdre tous ses investissements.

Conclusion

Le placement dans les bois et forêt n’est pas conseillé aux investisseurs pressés. Pour ces derniers, qui sont en quête de rendement immédiat, investir dans les bois est surement une très mauvaise idée. En effet, les bois nécessitent des années (entre 20 à 75 ans) pour pouvoir être exploité à sa juste valeur. Pour ceux qui ont de la patience au contraire, c’est un très bon placement. Un placement à la fois fiable et régulier. La filière du bois encore très exploitable. La valeur du bois ne cesse d’augmenter d’année en année. Avec un peu de patience et de persévérance, investir dans les bois est effectivement une bonne idée tant pour l’investisseur que pour ses sept milliards de voisin.